L'UFC-Que choisir dénonce "l'opacité" de l'origine de 69% des aliments transformés

le 31/03/2024 à 05h00 par  Afp - Lecture en 3 min
Pour plus des deux tiers des ingrédients des aliments transformés (sandwichs, raviolis en boîte...), les fabricants renseignent peu ou pas l'origine, selon l'UFC-Que Choisir qui appelle...

Pour plus des deux tiers des ingrédients des aliments transformés (sandwichs, raviolis en boîte...), les fabricants renseignent peu ou pas l'origine, selon l'UFC-Que Choisir qui appelle jeudi à rendre obligatoire un indicateur d'origine, auquel plusieurs des marques citées se disent favorables.

"Pour 69% des ingrédients que nous avons examinés, l'opacité règne sur leur origine", dénonce l'association de consommateurs, qui a disséqué 243 aliments transformés de grandes marques: conserves, plats préparés, salades, sandwich, jambon, charcuteries...

Selon elle, 47% des ingrédients "n'ont aucune origine mentionnée" et 22% une "origine purement générique avec des mentions floues", comme "origine UE ou non UE".

Selon l'association, qui s'est focalisée sur les principaux ingrédients représentant une part significative de l'aliment fini, "c'est pour les céréales et les légumes, catégorie d'aliment n'ayant jamais fait l'objet d'une obligation d'étiquetage, que le manque d'information est le plus marqué avec 84% d'ingrédients sans origine précise mentionnée, suivie par la volaille (64%), le porc (38%) et le boeuf (32%).

L'UFC-Que choisir, qui a scanné au total 14 grandes marques nationales et de distributeurs, note que l'opacité "n'est pas due, comme le prétendent certains industriels, à une variabilité inévitable des provenances d'ingrédients mais bien à des politiques d'approvisionnement propres à chaque marque".

La marque Marie, par exemple, est capable de préciser l'origine pour "plus de 8 ingrédients sur 10 pour les plats préparés" de l'échantillon, quand Fleury Michon ne le fait que pour moins de 20% des ingrédients.

"L'enquête (...) se base sur une toute petite partie de nos gammes de produits et n'est pas représentative de l'engagement de la marque Fleury Michon", a estimé cette dernière pour l'AFP.

Pour Sodebo, dont moins de 10% des produits affichent l'origine précise, cela n'est "pas lié à une volonté de non-transparence mais à une complexité technique de mise en oeuvre", a assuré la marque à l'AFP.

Autre exemple: "Bonduelle communique la provenance précise pour de 7 légumes sur 10, Cassegrain ne le fait que pour près d'un légume sur 10", alors que les deux marques appartiennent au groupe Bonduelle. Ce dernier mentionne aussi à l'AFP "des contraintes techniques" rendant "difficile (...) d'indiquer l'origine de tous les ingrédients".

Le gouvernement a annoncé fin février vouloir créer un indicateur d'origine des produits alimentaires, nommé "Origine-Info", dont le cahier des charges doit être déterminé d'ici le 1er mai. Il doit se faire sur la base du volontariat, conformément, selon Bercy, au droit européen.

Un projet auquel plusieurs marques se disent favorables. "Bonduelle soutient et contribue d'ailleurs à la mise en oeuvre de la proposition de la ministre Olivia Grégoire (chargée de la Consommation, NDLR) autour d'Origine-Info pour répondre au mieux aux attentes légitimes de transparence des consommateurs français", a assuré le groupe.

La marque Marie, elle aussi, "est favorable à une démarche de transparence sur l'origine car c'est une attente forte des consommateurs", a réagi Marie Duffaure, directrice de la marque, auprès de l'AFP. "Le futur système doit néanmoins rester simple et compréhensible en un coup d'oeil."

Mais pour l'UFC-Que Choisir, "le futur affichage sera sans effet s'il reste volontaire".

L'association assure que le règlement européen sur l'étiquetage des aliments permet de "rendre obligatoire +l'Origine-info+".

Elle appelle en outre à ce que l'affichage de l'origine des ingrédients concerne aussi la restauration hors foyer.

cda-jco/abb/pta

BONDUELLE

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