Forme: Je retrouve des chevilles stables
Cet article est paru dans le magazine Notre Temps Santé & Bien-Être - Abonnez-vous
Composée de quatre os principaux – tibia, péroné, talus et calcanéus –, la cheville assure de multiples mouvements de flexion, extension ou rotation et supporte tout le poids du corps. Pas étonnant qu’elle soit exposée aux traumatismes et se fragilise avec le temps. Elle est douloureuse, se bloque ou se tord facilement?
Les explications du Dr Christophe Cermolacce, chirurgien orthopédiste à Paris et à Marseille, secrétaire général de l’Association nationale de la chirurgie de la cheville du sportif (Ancis).
1/ Ma cheville se dérobe au moindre faux pas
Terrain irrégulier, chaussures trop lâches, simple moment d’inattention et l’on se tord la cheville. C’est souvent un signe d’instabilité par hyperlaxité, qui résulte d’entorses mal soignées et d’une immobilisation insuffisante. Le tendon s’est alors cicatrisé trop long et il ne remplit plus son rôle de maintien. II arrive aussi que la cheville ne tienne pas quand le tendon d’Achille est trop court, ou que les pieds sont très creux ou encore, plats.
Les solutions
Des semelles pour les pieds creux ou plat, et des étirements pour allonger le tendon d’Achille, voire une petite intervention chirurgicale.
Le port d’une attelle légère lors d’une balade prolongée peut aussi stabiliser la cheville hyperlaxe. Si les blessures sont trop fréquentes, surtout lorsque l’on fait du sport, on peut réduire le tendon grâce à la chirurgie. Compter deux semaines d’immobilisation et un bon mois de rééducation.
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2/ Ma cheville reste sensible après un accident
La cheville reste douloureuse trois ou six mois, voire un an après une grosse entorse ou une fracture? S’assurer d’abord par un scanner, une scintigraphie ou une IRM qu’une fracture n’est pas passée inaperçue.
Si l’examen ne révèle rien, il s’agit probablement d’une algodystrophie, ou syndrome douloureux régional complexe (SDRC). Elle peut se déclencher à cause d’un désordre nerveux sous l’effet du traumatisme, entraînant douleurs, rougeurs et sudation pendant trois à huit mois, avant une phase de rétraction et raidissement.
Les solutions
Pendant la phase ascendante, on peut plonger alternativement le pied dans une bassine d’eau chaude et une d’eau froide, deux minutes dans chaque pendant une demi-heure, et mobiliser doucement la cheville. En phase de rétraction, la kiné est indispensable. À compléter éventuellement par des infiltrations et la prise d’anti-inflammatoires.
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3/ Ma cheville est bloquée dans sa mobilité
Un mouvement de flexion, extension ou rotation qui devient peu à peu plus difficile, comme si quelque chose bloquait.
Un ligament épaissi ou un petit os génère un frottement, au point de coincer l’articulation. C’est fréquent après des chocs répétés dans le cadre de la pratique de sport d’impulsion, mais également quand la cheville se détériore avec le développement progressif de l’arthrose. Par réflexe protecteur, une excroissance osseuse se développe (bec-de-perroquet) dans la zone trop sollicitée. L’échographie pour observer les tissus mous et l’arthroscanner, l’IRM ou la scintigraphie osseuse permettent de poser le diagnostic.
Les solutions
Des infiltrations de corticoïdes soulagent. Faute de résultat, le chirurgien propose une arthroscopie. Selon l’importance de l’intervention, comptez deux à six mois pour se rétablir.
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4/ Ma cheville est douloureuse, surtout par moments
Une douleur en marchant, mais pas tout le temps, parfois même la nuit, évoque des poussées d’arthrose, favorisées par des blessures mal soignées ainsi que par le surpoids, qui augmente la pression.
Quand le cartilage a presque disparu, les os sont douloureusement en contact.
Les solutions
Des antalgiques et anti-inflammatoires soulagent en période de crise.
Des infiltrations d’acide hyaluronique pour hydrater et huiler le cartilage, ainsi que des corticoïdes peuvent aussi limiter la douleur. Il vaut mieux ne pas compter sur les prothèses de chevilles, leurs résultats sont assez décevants.
Dernière solution: l’arthrodèse, ou blocage de l’articulation. Le résultat est optimal lorsqu’une seule zone articulaire de la cheville est concernée. Les autres articulations assurent alors une mobilité suffisante et sans douleur.
5/ Bien chaussé pour courir et marcher
Des semelles sur mesure: réalisées sur indications d’un médecin ou podologue, elles réduisent efficacement la douleur et sécurisent la marche. Elles sont partiellement remboursées sur prescription.
De bonnes chaussures: les plus montantes ne sont pas forcément les plus stables, car la partie haute, assez souple, ne prévient pas vraiment les entorses. On opte plutôt pour des chaussures de trail, légères et bien adhérentes, et une chevillère, si nécessaire;
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ARARAT
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